Les cigares cubains - terre sacrée du cigare
Cuba: la terre sacrée du cigare


*Je tiens à préciser que mon blog est un espace d'information sur le cigare et en aucun cas une incitation à fumer.
*Fumer nuit gravement à la santé, loi n°9132
Cuba est une terre à part et rare pour la culture du tabac, l'île dépasse de plusieurs longueurs les autres terroirs, même si je ne néglige pas les autres. Son sol, son climat, son sable composé d'argile est riche en métaux. La vallée de Viñales ou l'on cultive le tabac depuis des siècles de manière traditionnel est l'exemple d'une terre bénie des dieux. Les indiens qui peuplaient l'île et l'arc caraïbes, les Tainos cultivaient déjà cette plante sacrée aux multiples vertus et qu'ils désignaient sous le nom de cohiba. Les Conquistadors étaient fascinés par cette feuille qu'ils fumaient, c'est pourquoi il rapportèrent la fameuse plante en Europe.

Les mogotes sont des montagnes à la formation géologique très ancienne, qui remonte à des centaines de millions d'années. Elles s'élèvent au milieu des champs de tabac. La terre de cette région est argilo-calcaire et ferreuse et donne au tabac cultivé une saveur unique au monde.
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Mogotes - région de Viñales et casa de tabaco |

L'île bénéficie de conditions climatiques idéales pour la culture du tabac. Comme pour le vin, le tabac est lié au terroir. Plusieurs facteurs agissent de manière déterminante. Ils définissent les caractères sensoriels du havane et expliquent le parfum exceptionnel des feuilles de tabac de la Vuelta Abajo à l'ouest de l'île. Cuba possède des joyaux comme la région de Pinar del Río qui bénéficie d’un climat à part. Son sol et son sous-sol y sont particuliers. La sélection des plants de tabac a été effectuée de manière rigoureuse. Il y a aussi un savoir faire ancestrale, précieux et irremplaçable celui de ces vegueros, ces hommes, planteurs et cultivateurs. Il faut saluer ce travail transmis de génération en génération et cela sans machine avec la force de leurs mains.
C’est en 1817 que la production des cigares cubains s’organise et se structure. Jusque-là, la production était monopole de l'Europe à partir du tabac cubain. Mais en abolissant le monopole royal, Ferdinand VII ouvre la voie à la grande aventure des cigares cubains. Cuba peut alors fabriquer et exporter ses cigares. Les fabriques explosent, des grands noms apparaissent. Parallèlement, les formes et les tailles se différencient de plus en plus. Au fil des époques et des modes, on appréciera plus les gros modules ou les formes fuselées.
En 1959, Cuba dépose 18 noms d'appellations d'origine, dont Cuba et Habano. Cette appellation ne peut être donnée qu’à un cigare fait « à partir de feuilles récoltées et roulées à Cuba ». Aujourd'hui, plus de quarante marques se partagent le marché, avec ses leaders et ses petits producteurs. Se distinguent ainsi Cohiba, dans le haut de gamme, Montecristo, une véritable institution, mais aussi Partagas, Bolivar, Romeo Y Julieta, H. Upmann, San Luis Rey, Por Larrañaga, La Gloria Cubana, Vegas Robaina, Trinidad et bien d’autres.
Le havane est protégé depuis 1967 par une AOP (appellation d’origine protégée). N’a droit à l’appellation habano qu’un cigare roulé à Cuba, à partir de feuilles récoltées à Cuba.
Il y a cinq régions principales ou se récolte le tabac:
l'Oriente (Bayamo, Baracoa), Remedios (la zone comprise entre Sancti Spíritus et Santa Clara), Partido (près de La Havane), Semi-Vuelta et Vuelta Abajo (région de Pinar del Río). Les feuilles qui entrent dans la composition des grands havanes faits à la main ne proviennent jusqu’à présent que des seules Partido (spécialisée dans la production des feuilles de cape) et de la Vuelta Abajo. Les meilleures feuilles sont récoltées dans deux villages du plus prestigieux des terroirs cubains: San Luis et San Juan y Martínez. Un second terroir cubain, la Vuelta Arriba (comprenant des tabacs cultivés à Oriente et Remedios), propose par exemple les José L. Piedra.
Les feuilles respirent et éliminent leurs excès d'humidité. Leurs couleurs changent du vert jaune au jaune beige. Le séchage dure de 1 à 3 mois en moyenne. Quand les feuilles sont sèches, la prochaine étape est la fermentation. Les feuilles sont empilées les unes sur les autres puis recouvertes d'une toile.
La température monte jusqu'à 35°C, c'est alors qu'elles dégagent de l'ammoniac et rejettent de l'azote, de la résine et de la nicotine car elles respirent. Cette opération dure de 1 mois à 1 mois et demi puis vient l'écotage. C'est un procédé qui consiste à retirer la nervure centrale des feuilles.
Les feuilles (volado, seco, ligero) sont classées selon leurs tailles et leur couleurs. Les feuilles de cape sont envoyées à la manufacture.
Les autres feuilles bénéficient d'un délai de fermentation supplémentaire d'1 mois et demi à 3 mois afin de perdre leur amertume mais aussi pour améliorer leurs arômes. Après la 2eme fermentation les feuilles sont transférées vers la salle de vieillissement et installées sur des étagères en bois. Les feuilles sont affinées de 9 mois à 2 ans.
Elles rejoignent ensuite la fabrique, empilées dans des ballots de toile ou de jute sur lesquels l'origine, la taille, l'année de récolte est indiquée.
Il y a cinq régions principales ou se récolte le tabac:
l'Oriente (Bayamo, Baracoa), Remedios (la zone comprise entre Sancti Spíritus et Santa Clara), Partido (près de La Havane), Semi-Vuelta et Vuelta Abajo (région de Pinar del Río). Les feuilles qui entrent dans la composition des grands havanes faits à la main ne proviennent jusqu’à présent que des seules Partido (spécialisée dans la production des feuilles de cape) et de la Vuelta Abajo. Les meilleures feuilles sont récoltées dans deux villages du plus prestigieux des terroirs cubains: San Luis et San Juan y Martínez. Un second terroir cubain, la Vuelta Arriba (comprenant des tabacs cultivés à Oriente et Remedios), propose par exemple les José L. Piedra.
La culture du tabac et le choix d'une terre.
Les vegueros, planteurs de la Vuelta Abajo ont eu tôt fait d’occuper les meilleures parcelles de la région de Pinar del Río ont choisit des sols sablonneux contenant de l’argile mais en veillant à sélectionner empiriquement les emplacements où la proportion d’argile était inférieure à 50 %. La granulométrie est un facteur déterminant. De ces grains et de ces particules dépend le pouvoir filtrant de la terre. De même, l’apport de 2 % de matières organiques est capital, même si cette opération est possible sur tous les types de sol. La différence est que dans tous les pays tropicaux, ces micro-organismes se dégradent en raison d’un ensoleillement trop intense ou de pluies trop violentes, alors qu’à la Vuelta Abajo, l’équilibre est idéal.
La sélection des feuilles de tabac est le savoir faire des vegueros et leurs assemblages pour donner les meilleurs cigares suit un processus précis. Tout d'abord la feuille dépend des terroirs. Chaque terroir dépend de variétés locales. Plusieurs croisements ont été obtenus pour donner aux feuilles des arômes et des propriétés gustatives. Il y a deux variétés de plants:
Le criollo et le corojo pour obtenir les feuilles de tripes, sous-capes et capes du cigare. Elles vont déterminer la qualité finale des cigares. Le criollo fournit 3 feuilles de tripe qui composent l'intérieur du module. Il y a la feuille de volado pour la combustion, la seco pour la saveur, le goût et le ligero pour apporter de la force au cigare. Du criollo provient la feuille de sous-cape qui recouvre la tripe. Après ces étapes d'assemblage, le cigare est presque finalisé et est appelé poupée. Le corojo compose l'étape finale du cigare et en est extrait la feuille de cape qui recouvre la poupée.


La plantation, la récolte et le séchage
Le veguero (le planteur), sème le grain de tabac et après 6 à 7 mois de croissance, il commence le repiquage. Cela s'échelonne de septembre à mi novembre. Ensuite pour aider à grandir le plant de tabac, il coupe régulièrement le bouton de fleur au sommet. La main du veguero et ses gestes sont essentiels pour assurer le rendement en feuilles supérieur à 30%. Après le repiquage, soit en moyenne 40 jours, les feuilles changent de couleur, du vert au jaune. C'est à ce moment que la récolte commence. Le plant de tabac qui mesure près de 2 mètres possède 4 à 6 rangées de feuilles. On parle d'étages foliaires. Les feuilles sont différentes à chaque étage. Celles qui sont en bas ne luttent pas contre le soleil, elles sont fines et brûlent mieux, celles du sommet sont épaissent gorgées de sèvres pour mieux résister au soleil. Ces feuilles sont huileuses et chargées en nicotine.
La cueillette se fait par étapes successives, le veguero ne cueille pas toutes les feuilles en même temps. La cueillette de la tripe et de la sous-cape s'étale sur 1 mois en prélevant 1 étage foliaire. En bas se situe l'étage du mananita, puis 7 jours après vient le libre de pie suivi de la cueillette tous les 3 jours du uno y medio puis du centrofino, du centro gordo et au final de la corona. Les feuilles de cape les plus recherchées et élevées sous les tapados (voiles de mousseline blanche qui atténuent les rayons du soleil) sont celles de 4 rangées inférieures. Elles rentreront dans la fabrication des meilleurs cigares, les autres seront utilisées pour des cigares de meilleur marché.

Maturation et fermentation
Les feuilles sont placées dans les casa de tabaco, selon leur étage foliaire. Cette maison de séchage est située à côté de la plantation (photo en début d'article). Les feuilles sont espacées pour laisser l'air circuler.

Les feuilles respirent et éliminent leurs excès d'humidité. Leurs couleurs changent du vert jaune au jaune beige. Le séchage dure de 1 à 3 mois en moyenne. Quand les feuilles sont sèches, la prochaine étape est la fermentation. Les feuilles sont empilées les unes sur les autres puis recouvertes d'une toile.
La température monte jusqu'à 35°C, c'est alors qu'elles dégagent de l'ammoniac et rejettent de l'azote, de la résine et de la nicotine car elles respirent. Cette opération dure de 1 mois à 1 mois et demi puis vient l'écotage. C'est un procédé qui consiste à retirer la nervure centrale des feuilles.
Les feuilles (volado, seco, ligero) sont classées selon leurs tailles et leur couleurs. Les feuilles de cape sont envoyées à la manufacture.

Les autres feuilles bénéficient d'un délai de fermentation supplémentaire d'1 mois et demi à 3 mois afin de perdre leur amertume mais aussi pour améliorer leurs arômes. Après la 2eme fermentation les feuilles sont transférées vers la salle de vieillissement et installées sur des étagères en bois. Les feuilles sont affinées de 9 mois à 2 ans.
Elles rejoignent ensuite la fabrique, empilées dans des ballots de toile ou de jute sur lesquels l'origine, la taille, l'année de récolte est indiquée.
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